Suite et fin de l'enfance de
Ryôma.
Petite explication rapide sur les origines (proches) de la famille
SAKAMOTO.
En fait, la famille
SAKAMOTO ne portait pas ce nom depuis très longtemps. Jusqu'en 1771, ils n'étaient pas encore des Samurai, mais juste des marchands aisés qui possédaient un magasin qui faisait fonction de
mont-de-piété au départ (1666) puis ont développé leur business (vente d'alcool et d'objets divers). Ce magasin s'appelait
SAITANIYA et se trouvait aux pieds du château de
Kôchi. C'est donc en 1771 que leur ancêtre a mis la main sur le titre de
Gôshi 郷士 (
Bushi 武士 des campagnes, de bas rang) en l'achetant (à un
Gôshi qui devait sûrement avoir besoin d'argent), et non par héritage.

J'en étais donc resté à la scène où
Ryôma se prend un savon par son père et son frère, à la suite de son plongeon forcé dans la rivière.
Ryôma sort de la pièce de son père, et s'arrête pour regarder en direction de la chambre de sa mère alitée,
Kô (ou
Sachi dans le livre). Les
shôji 障子 étant
entreouverts, il aperçoit sa mère qui tousse douloureusement, ce qui lui donne envie de pleurer.

Par tous les temps,
Hachihei (le père) et
Gonpei (le fils ainé) se tenaient devant le mausolée du clan
YAMAUCHI afin de le garder. Dans le drama, on peut voir
Gonpei demander à son père s'il n'a pas trop chaud, ce dernier lui répondant que ça va. On voit ensuite des enfants agités qui ont pris quelques insectes (peut-être des cigales, vu que c'est l'été), qui se font immédiatement calmer par
Gonpei qui crie et ensuite par
Hachihei qui leur explique qu'ici dorment les ancêtres des
YAMAUCHI et qu'il ne faut pas les déranger.

Et ainsi, les 3 enfants se mettent à genou et prient pour le repos paisible de ceux qui y sont enterrés (c'est vachement impressionnant, un Samurai!).
Ryôma, lui, se trouve sur la plage et s'exerce (un peu) au
kenjutsu 剣術 (l'escrime japonaise) avec son
shinai 竹刀 (katana de bambou). Il ne tarde pas à s'arrêter pour regarder la mer, visiblement assez préoccupé (dans le livre, il s'exerce en fait dans le jardin, son père le regardant, et il ne peut lever son
shinai que 27 fois avant d'abandonner, son père étant alors désespéré).
Hachihei, comprenant que
Ryôma ne pourrait pas devenir un bon escrimeur, décide de l'encourager sur la voie des études scolaires. Il l'emmène donc à l'école (l'école privée
OOTANI). Marchant dans la rue, on voit
Hachihei qui soudain se met sur le bord du chemin et pose un genou à terre.
Ryôma qui semblait hésitant est alors tiré par son père qui le fait s'agenouiller et baisser la tête. On comprend alors la raison de tout ça: l'homme venant dans leur direction est bien habillé et a une attitude fière (hautaine?): c'est un
Jôshi 上士 ! Ce dernier (accompagné d'un serviteur) passe sans prêter aucune attention.

Une fois qu'il est loin,
Hachihei sermonne
Ryôma, lui disant qu'un
Kashi 下士 doit laisser tout de suite le passage à un
Jôshi, sinon c'est le
teuchi 手討! (en gros, se faire couper).
Kowai!
(;゜Д゜)Petite parenthèse pour vous donner 2 différences entre les
Kashi et les
Jôshi dans la vie quotidienne.
1. Les
Jôshi peuvent porter un kimono en soie
絹 (
kinu), alors qu'il est en coton
木綿 (
momen) pour les
Kashi.
2. Les
Jôshi peuvent porter des
geta 下駄 (chaussures de bois japonaises), mais pas les
Kashi.

Retour au drama.
Yajirô (le père de
Yatarô) essaye de vendre ses cages à oiseau au fermier du coin. Son problème est qu'il n'est pas très diplomate, et finit toujours par s'énerver, rappelant à son client que c'est un Samurai de souche et qu'on devrait le traiter avec un peu plus d'égard. Le client lui répond alors que
Yajirô n'est qu'un simple
Jigerônin maintenant (donc n'est plus Samurai) et qu'il ne vaut pas mieux que les fermiers finalement. Entendant cela,
Yajirô se met en colère, prêt à trancher le fermier qui lui aussi prend les armes.

Heureusement que
Yatarô intervient, criant au fermier: "
urusai!" ("tu es agaçant" pour être gentil, mais c'est plus proche de "tais-toi! la ferme!" en fait).

Le père et le fils font une pause.
Yajirô s'excuse de se mettre facilement en colère et
Yatarô le rassure en lui disant qu'il a raison. Acquiesçant,
Yajirô propose à son fils de rentrer, mais
Yatarô lui rappelle qu'ils n'ont rien vendu. Alors
Yajirô repart à la recherche de clients promettant à son fils de ne plus perdre patience, tandis que
Yatarô replonge dans la lecture du
kanseki.

Soudain
Ryôma apparait. Il est surpris que
Yatarô puisse lire aussi bien, alors que lui-même ne comprends rien.
Yatarô réalise que c’est le
yowamushi (peureux, poltron) de la rivière. Méprisant
Ryôma,
Yatarô lui demande de s’en aller. Il reprend sa lecture mais son estomac criant famine,
Ryôma revient et lui propose un
manjû 饅頭 qu’il vient de recevoir.

D’abord,
Yatarô lui répond qu’il ne mendie pas, mais après avoir bien réfléchi, il propose à
Ryôma de lui laisser écouter sa lecture du
kanseki en échange du
manjû.
Ryôma, surpris, est alors forcé par
Yatarô de lui donner son
manjû, qu’il fait tomber. Et là, alors qu’on ne s’y attendait pas, on voit un chien se précipiter dessus et s’enfuir.
Yatarô le poursuit un court instant, puis c’est finalement
Ryôma qui se propose de récupérer le
manjû volé (qu’il a bon cœur, ce
Ryôma !). Il est mis en garde par
Yatarô qui lui dit qu’il se dirige vers le quartier des
Jôshi et qu’il ne faut pas y aller.
Ryôma, dans sa course, bouscule malencontreusement un
Jôshi (Ah, la gaffe !).

Heureusement, pris de peur, il fuit avant que le
Jôshi ait pu faire quelque chose, revenant près de
Yatarô. Puis il s’excuse pour le
manjû avant de rentrer, tête baissée (il est marrant, ce
Ryôma).
J’ai adoré ce passage du
manjû, vraiment burlesque.

On se retrouve ensuite devant la chambre de
Kô (la mère de
Ryôma). Les
shôji ouverts, on la voit dans le jardin, cueillant des fruits (des
mikan?).
Ryôma rentre et l’apercevant, sa mère l’appelle. Le visage de
Ryôma change alors radicalement, s’étincelant. L’ayant fait asseoir auprès d’elle,
Kô lui dit qu’elle se sent bien aujourd’hui.
Ryôma lui demande alors si elle est guérie, mais elle lui répond que ca ne peut pas s’arranger aussi rapidement. Alors, il recommence à faire grise mine et déclare à sa mère qu’il est un bon à rien, peureux, et qu’il se fait toujours gronder (pauvre de lui). Pour le rassurer,
Kô lui dit alors qu’il n’a rien d’un mauvais garçon, et qu’elle pense vraiment qu’avec le temps, il deviendra un respectable Samurai.

Sur ces douces paroles et le sourire de sa mère,
Ryôma reprend espoir, arborant lui aussi un visage souriant (c’est la petite scène tendresse de l’épisode).

Un autre jour, on voit
Ryôma à l’école privée
OOTANI (ça s’appelle un
juku 塾). Tous les enfants sont en train de lire le
kanseki.
Ryôma, assis à l’avant dernier rang, ne semble pas à l’aise dans la lecture. Le professeur
OOTANI a l’air de l’avoir remarqué et semble mécontent (les études ne semblent pas non plus être le point fort de
Ryôma…mais que va-t-il devenir ?).

Retour sur la maison des
SAKAMOTO, avec un plan sur l’avant dernière des enfants :
Tome. Elle sort dans le jardin et on peut entendre une conversation des parents.
Hachihei demande à sa femme comment elle va aujourd’hui. Elle lui répond que ça ne va pas mieux et lui demande si il n’est pas fatigué de rester debout toute la journée à garder le mausolée.
Hachihei, d’un ton sérieux, lui répond que, en tant que Samurai, c’est son rôle de protéger le cimetière du seigneur et qu’elle devrait estimer un peu plus cette fonction. Puis il change de sujet en parlant de
Ryôma, et plus précisément de son inquiétude concernant l’avenir de leur second fils. Il reproche à
Kô une éducation trop laxiste, reproche qui lui est immédiatement retourné par sa femme.
Hachihei se défend en disant que quand on a la quarantaine, on ne peut que chouchouter son enfant (que c’est mignon !).
Kô essaye de le rassurer en lui certifiant que
Ryôma fera les choses bien, progressivement. Par contre, elle s’inquiète d’être toujours en vie d’ici là.
Hachihei entendant ces paroles, lui certifie qu’elle finira bien par guérir si elle continue le traitement.
Tome, dans le jardin, semble avoir entendu toute la conversation et a l’air soucieuse.

S’en suit la scène où on voit
Tome et
Ryôma dans les champs,
shinai à
la main.
Tome semble décidée à s’occuper sérieusement de l’éducation de son petit frère (quelle dévotion !). Commence alors l’entrainement au
kenjutsu, puis le cours de natation forcée (
Tome tenant un long bâton qui joue le rôle de canne à pêche,
Ryôma étant le poisson).

Les pécheurs ont l’air surpris.
Plus tard, sous la pluie, on voit le groupe d’enfants de
Kashi discutant autour du cas de
Ryôma.

Ce dernier se plaint de se faire toujours gronder par sa sœur
Tome. Puis un enfant traite
Tome de «
kowai » (effrayante), un deuxième ajoutant «onna janai » (ce n’est pas une fille), la comparant a «
oNiôsama 仁王» (la divinité gardienne des temples bouddhiques, qui ressemble à un démon). Quelle réputation !
Hanpeita vient alors vers
Ryôma, le rassurant sur son avenir, et les voila qui partent. Ils ne sont pas bien équipés pour la pluie: ils portent des
zôri 草履 (sandalette de corde) et seulement 3 d’entre eux (les plus âgés) ont un parapluie. Malheureusement pour eux, ils rencontrent sur le chemin un groupe de
Jôshi (un peu plus âgés, ils ont à peu près 16 ans). Ils sont tous très bien habillés, ont chacun un parapluie et portent de hautes
geta.
Hanpeita, qui ouvre la marche, ferme le premier son parapluie et se prosterne. Il est ensuite imité par tous les autres. Les
Jôshi, avec à leur tête
Tadahachi, arrivent alors à leurs pieds et commencent à prendre leur parapluie, les obligeant à baisser encore plus la tête. Ils se mettent à rire.
Ryôma, tremblant, attend qu’ils partent, quand il est soudain distrait par le coassement d’une grenouille (
ヒキガエルhikigaeru, grenouille japonaise, appelée encore Bufo Japonicus) qui s’approche de lui. Apeuré, il essaye de fuir et, pris par son élan, heurte
Tadahachi qui trébuche et tombe dans une flaque d’eau.

Immédiatement, il est emmené par les
Jôshi en colère, alors que
Hanpeita et les autres courent chez les
SAKAMOTO en hurlant pour les prévenir de la situation (que va-t-il se passer ? va-t-il se faire couper ?).

Gros plan sur
Hachihei et
Gonpei sous une pluie battante qui, comme chaque jour, gardent le mausolée. Ils sont loin d’imaginer ce qui est en train d’arriver à
Ryôma. Arrivés chez les
SAKAMOTO, les enfants affolés sont accueillis par les femmes, et leurs cris de désespoir vont même jusqu'à faire se lever
Kô, alitée.
Hanpeita lui dit : « C'est terrible! il va se faire tuer ! il va se faire tuer ! »
Ryôma a été emmené à la résidence des
KASHIBAWARA. Agenouillé, trempé et en pleurs, il demande pardon. Le père de
Tadahachi,
Tsunamichi, l’interroge alors : « c’est toi qui a fait tomber mon fils ? ».
Tadahachi, bouillant de colère, perd patience et sort son katana du fourreau plein de boue. Puis prévenant son père, il lève le katana au dessus de sa tête. Il va le tuer. C’est à ce moment que
Kô arrive en priant le Samurai d’attendre.

Elle se prosterne, le souffle difficile. Elle demande au Samurai d’épargner la vie de son fils (pour parler de
Ryôma, elle utilise le mot
segare 倅. Le père élève alors la voix, accusant
Kô d’être entrée dans sa propriété alors qu’elle n’est qu’une
Kashi. Mais elle ne recule pas et prend son fils dans ses bras, le protégeant : « Prenez ma vie si vous voulez, mais pardonnez-lui ! ». « Non, ne la tuez pas ! » crie
Ryôma, puis se met à pleurer. Le père se fatigue de ce spectacle et finit par arrêter son fils : « si la résidence est salie par du sang pour une cause aussi futile, le repas sera mauvais. Sortez d’ici ! ». Il se retire et
Kô se courbe plusieurs pour le remercier. Sans l’appui de son père,
Tadahachi ne peut rien faire.

Dépité, il finit par rejoindre son père à l’intérieur.
Kô serre alors
Ryôma très fort dans ses bras en lui disant : « pour toi, je donnerais ma vie ». Sur ces mots, elle vacille. Et la pluie la frappe sans pardon.

Le lendemain, la pluie avait cessé et les oiseaux gazouillaient. Les rayons du soleil éclairaient doucement la chambre de
Kô qui, semblant dormir, rendit son dernier souffle.
Hachihei ferma les yeux, mortifié.
Tome agrippa le corps de sa mère,
Gonpei,
Chizu et la tante
Chino pleuraient.
Ryôma éleva la voix et pleura à son tour, éclatant en sanglots.

Seule
Kô, partie pour un voyage éternel, avait un visage apaisé.
Ryôma avait alors 12 ans (je tire cette description du livre).
福山さんと龍馬伝の皆さん、応援しています。
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